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La vieille Jules Renard Journal L'Humanité n°1, 18 avril 1904 C'est chaque année plus incroyable qu'elle vive encore. Quand va-t-elle mourir ? Nous attendons. Mourra-t-elle dans son lit, sur la route, à l'hospice Elle ne veut pas qu'on lui parle de l'hospice, et elle menace d'y faire damner tout le monde. Comme elle s'ennuie à la maison, c'est plutôt sur la route qu'elle tombera, sans qu'on la pousse, morte sans qu'on l'ait écrasée. Souvent elle s'arrête et dit : - Ce n'est pas juste de vivre si longtemps. Elle veut dire : si longtemps malheureuse, car sa misère dure comme sa vie. Quoique elle ait le pain et le lard assurés, elle grogne, parce qu'on l'empêche de s'occuper de la marmite. Sa petite-fille lui dit : - Grand mère, votre soupe est trempée. - Je n'en veux pas, de ta soupe, répond la vieille. Elle fait le geste de flanquer, du sabot, son écuelle par terre,
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    Le journal, l'Humanité, est menacé de disparition ! À ce propos, voici deux textes pour ouvrir un débat. LÉNINE Extraits de   Par où commencer ? — (mai 1901) À notre avis, le point de départ de notre activité, le premier pas concret vers la création de l'organisation souhaitée, le fil conducteur enfin qui nous permettrait de faire progresser sans cesse cette organisation en profondeur et en largeur, doit être la fondation d'un journal politique pour toute la Russie. Avant tout, il nous faut un journal, sans quoi, toute propagande et toute agitation systématiques, fidèles aux principes et embrassant les divers aspects de la vie, sont impossibles. C'est pourtant là la tâche constante et essentielle de la social-démocratie, tâche particulièrement pressante aujourd'hui, où l'intérêt pour la politique et le socialisme s'est éveillé dans les couches les plus larges de la population. Jamais encore on n'avait senti avec autant de force qu'
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  Les contes populaires russes   L'oiselle de feu et le loup gris par Alexandre Nicolaïévitch AFANASSIÈV (1826 - 1871) Traduction Lise Gruel-Apert   EN UN CERTAIN ROYAUME, en un certain État vivait le tsar Vyslav. Il avait trois fils : le premier s'appelait Dimitri, le second Vassili et le troisième Ivan. Ce tsar possédait un jardin si beau qu'il n'en existait pas de semblable. Dans ce jardin croissaient toutes sortes d'arbres rares, dont certains avec des fruits ; entre tous ces arbres, le tsar tenait à un pommier sur lequel poussaient des pommes d'or.  Voici qu'un joue l'oiselle de feu se mit à venir dans le jardin du tsar ; chacune de ses plumes était d'or et ses yeux étaient pareils au cristal d'orient. Chaque nuit, elle venait se poser sur le pommier préféré du tsar pour y arracher une pomme d'or. Le tsar Vyslav en était très affligé. Aussi appela-t-il ses trois fils et il leur dit ceci