Le
manifeste du Parti communiste (1847)
K.
Marx - F. Engels
« Cet
ouvrage expose avec une clarté et une vigueur remarquables la
nouvelle conception du monde,
le matérialisme conséquent étendu à la vie sociale,
la dialectique, science la plus vaste et la plus profonde de l'évolution,
la théorie de la lutte des classes et du rôle révolutionnaire
dévolu dans l'histoire mondiale au prolétariat,
créateur d'une société nouvelle, la société communiste. » Lénine
le matérialisme conséquent étendu à la vie sociale,
la dialectique, science la plus vaste et la plus profonde de l'évolution,
la théorie de la lutte des classes et du rôle révolutionnaire
dévolu dans l'histoire mondiale au prolétariat,
créateur d'une société nouvelle, la société communiste. » Lénine
Sommaire
I.
Bourgeois et prolétaires
II.
Prolétaires et communistes
III.
Littérature socialiste et communiste
IV.
Position des communistes envers les différents partis
d’opposition
IV.
Position des communistes envers les différents partis
d’opposition
D'après
ce que nous avons dit au chapitre II, la position des communistes à
l'égard des partis ouvriers déjà constitués
s'explique d'elle-même, et, partant, leur position à
l'égard des chartistes en Angleterre et des réformateurs
agraires dans l'Amérique du Nord.
Ils
combattent pour les intérêts et les buts immédiats
de la classe ouvrière; mais dans le mouvement présent,
ils défendent et représentent en même temps
l'avenir du mouvement. En France, les communistes se rallient au
Parti démocrate-socialiste1 contre la bourgeoisie
conservatrice et radicale, tout en se réservant le droit de
critiquer les phrases et les illusions léguées par la
tradition révolutionnaire.
En
Suisse, ils appuient les radicaux, sans méconnaître que
ce parti se compose d'éléments contradictoires, moitié
de démocrates socialistes, dans l'acception française
du mot, moitié de bourgeois radicaux.
En
Pologne, les communistes soutiennent le parti qui voit, dans une
révolution agraire, la condition de l'affranchissement
national, c'est-à-dire le parti qui fit, en 18462 ,
l'insurrection de Cracovie.
En
Allemagne, le Parti communiste lutte d'accord avec la bourgeoisie,
toutes les fois que la bourgeoisie agit révolutionnairement
contre la monarchie absolue, la propriété foncière
féodale et la petite bourgeoisie.
Mais,
à aucun moment, il ne néglige d'éveiller chez
les ouvriers une conscience claire et nette de l'antagonisme violent
qui existe entre la bourgeoisie et le prolétariat, afin que,
l'heure venue, les ouvriers allemands sachent convertir les
conditions politiques et sociales, créées par le régime
bourgeois, en autant d'armes contre la bourgeoisie, afin que, sitôt
détruites les classes réactionnaires de l'Allemagne, la
lutte puisse s'engager contre la bourgeoisie elle-même.
C'est
vers l'Allemagne que se tourne surtout l'attention des communistes,
parce que l'Allemagne se trouve à la veille d'une révolution
bourgeoise, parce qu'elle accomplira cette révolution dans des
conditions plus avancées de la civilisation européenne
et avec un prolétariat infiniment plus développé
que l'Angleterre et la France au XVII° et au XVIII° siècle,
et que par conséquent, la révolution bourgeoise
allemande ne saurait être que le prélude immédiat
d'une révolution prolétarienne.
En somme, les
communistes appuient en tous pays tout mouvement révolutionnaire
contre l'ordre social et politique existant.
Dans tous ces
mouvements, ils mettent en avant la question de la propriété
à quelque degré d'évolution qu'elle ait pu
arriver, comme la question fondamentale du mouvement.
Enfin, les
communistes travaillent à l'union et à l'entente des
partis démocratiques de tous les pays.
Les
communistes ne s'abaissent pas à dissimuler leurs opinions et
leurs projets. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent
être atteints que par le renversement violent de tout l'ordre
social passé.
Que les classes dirigeantes tremblent à
l'idée d'une révolution communiste !
Les prolétaires
n'y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un
monde à y gagner.
PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS !
Notes
1-
Ce parti était alors représenté au Parlement par
Ledru-Rollin,
dans la littérature par Louis Blanc
et dans la presse quotidienne par La Réforme. Ils désignaient
par démocratique-socialiste, nom qu'ils inventèrent, la
fraction du parti démocratique ou républicain, qui
était plus ou moins nuancée de socialisme. (Note
d'Engels pour l'édition anglaise de 1888.) Ce qu'on
appelait alors en France le Parti démocrate-socialiste était
représenté en politique par Ledru-Rollin et dans la
littérature par Louis Blanc; il était donc à
cent lieues de la social-démocratie allemande d'aujourd'hui.
(Note d'Engels pour l'édition allemande de 1890.)
2-
En février 1846 eut lieu la préparation d'une
insurrection en vue de la libération nationale de la Pologne.
Les démocrates révolutionnaires polonais furent les
principaux protagonistes de cette insurrection. (N.R.)
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