Principes élémentaires de philosophie


G. Politzer


V° partie : Le matérialisme historique

Chapître premier - Les forces motrices de l’Histoire


L’« être social » et la conscience.


    Nous savons que nos idées sont le reflet des choses ; les buts que recèlent nos idées sont aussi le reflet des choses, mais de quelles choses ?
    Pour répondre à cette question, il faut voir où vivent les hommes et où se manifestent leurs idées. Nous constatons que les hommes vivent dans une société capitaliste et que leurs idées se manifestent dans cette société et leur viennent d'elle.
    Ce n'est donc pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c'est, inversement, leur être social qui détermine leur conscience.  (Karl Marx : préface de la Contribution à la critique de l’économie politique, p. 4, Editions sociales, 1947.)
    Dans cette définition, ce que Marx appelle « leur être », ce sont les hommes, c'est ce que nous sommes ; la « conscience », c'est ce que nous pensons, ce que nous voulons.
    Nous luttons pour un idéal profondément ancré en nous, dit-on d'une façon générale, et il en résulte que c'est notre conscience qui détermine notre être ; nous agissons parce que nous le pensons, nous le voulons.
    C'est une grande erreur de parler ainsi, car c'est en vérité notre être social qui détermine notre conscience. Un « être » prolétarien pense en prolétaire, et un « être » bourgeois pense en bourgeois (nous verrons par la suite pourquoi il n'en est d'ailleurs pas toujours ainsi). Mais, d'une façon générale,
    on pense autrement dans un palais que dans une chaumière. (Friedrich Engels : Ludwig Feuerbach, p. 29.)

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