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Affichage des articles du janvier, 2018
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Les contes populaires russes   MOROZKO LE GEL CRAQUANT par Alexandre Nicolaïevitch AFANASSIÈV (1826 - 1871) Traduction Lise Gruel-Apert L ÉTAIT UNE FOIS un vieux et une vieille qui avaient trois filles. La vieille n'aimait pas l'aînée, qui était en réalité sa belle-fille. Sans arrêt, elle la tançait, la faisait lever avant l'aube pour la charger de besogne. La jeune fille devait soigner les bêtes, faire la corvée d'eau et de bois, bourrer le poêle, ravauder, balayer. Tout devait être prêt pour l'heure du lever. Et, malgré tout cela, jamais la vieille n'était contente et elle ne cessait de crier après Marthe : « Fainéante, souillon ! Et le banc du poêle qui n'est pas à sa place, et l'isba qui est sale ! »   La pauvrette pleurait en silence. Elle s'efforçait par tous les moyens de complaire à sa marâtre et de servir les filles de celle-ci ; mais les filles qui imitaient leur mère, taquinaient méchamment Marthe, lui jouaie
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                                                          DECLARATION DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN Constitution du 24 juin 1793   Article 30. - Les fonctions publiques sont essentiellement temporaires ; elles ne peuvent être considérées comme des distinctions ni comme des récompenses, mais comme des devoirs. Article 3 1. - Les délits des mandataires du peuple et de ses agents ne doivent jamais être impunis. Nul n'a le droit de se prétendre plus inviolable que les autres citoyens. Article 32. - Le droit de présenter des pétitions aux dépositaires de l'autorité publique ne peut, en aucun cas, être interdit, suspendu ni limité. Article 33. - La résistance à l'oppression est la conséquence des autres Droits de l'homme. Article 34. - Il y a oppression contre le corps social lorsqu'un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé. Article 35. - Quand le
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    La maladie infantile du communisme (le "gauchisme") V. I. LENINE ANNEXE IV. Conclusions fausses et prémisses justes Il est évidemment très "difficile" de vaincre, sous la domination de la bourgeoisie, les habitudes bourgeoises dans notre propre parti, c'est-à-dire dans le parti ouvrier: il est "difficile" de chasser du parti les chefs parlementaires de toujours, irrémédiablement corrompus par les préjugés bourgeois; il est "difficile" de soumettre à la discipline prolétarienne un nombre strictement nécessaire (même très limité) d'hommes venus de la bourgeoisie; il est "difficile" de créer dans le parlement bourgeois une fraction communiste parfaitement digne de la classe ouvrière; il est "difficile" d'obtenir que les parlementaires communistes ne se laissent pas prendre aux hochets du parlementarisme bourgeois, mais s'emploient à un travail substantiel de propagande, d'agitation e
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Qui reste au coin du feu Quand la lutte commence Et laisse d’autres défendre sa cause, Qu’il prenne garde, Car s’il n’a pris part à la lutte Il partagera la défaite. Il n’échappera même pas A la lutte en voulant l’éviter, Car il luttera pour la cause ennemie Celui qui n’a pas lutté pour la sienne. Bertolt Brecht
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Principes élémentaires de philosophie G. Politzer V° partie : Le matérialisme historique Chapître premier - Les forces motrices de l’Histoire L’« être social » et la conscience. Nous savons que nos idées sont le reflet des choses ; les buts que recèlent nos idées sont aussi le reflet des choses, mais de quelles choses ? Pour répondre à cette question, il faut voir où vivent les hommes et où se manifestent leurs idées. Nous constatons que les hommes vivent dans une société capitaliste et que leurs idées se manifestent dans cette société et leur viennent d'elle. Ce n'est donc pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c'est, inversement, leur être social qui détermine leur conscience.   (Karl Marx : préface de la Contribution à la critique de l’économie politique , p. 4, Editions sociales, 1947.) Dans cette définition, ce que Marx appelle « leur être », ce sont les hommes, c'est ce que nous sommes ; la « conscience »,
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Je n'ai pas toujours été l'homme que je suis... Je n'ai pas toujours été l'homme que je suis. J'ai toute ma vie appris pour devenir l'homme que je suis, mais je n'ai pour autant pas oublié l'homme que j'ai été, ou plus exactement parler les hommes que j'ai été. Et si entre ces hommes-là et moi il y a contradiction, si je crois avoir appris, progressé, changeant, ces hommes-là quand, me retournant, je les regarde, je n'ai point de honte d'eux, ils sont les étapes de ce que je suis, ils menaient à moi, je ne peux pas dire sans eux. Ce que j'ai appris m'a coûté cher, ce que je sais je l'ai appris à mes dépens. je n'ai pas une seule certitude qui ne me soit venue autrement que par le doute, l'angoisse, la sueur, la douleur de l'expérience. Aussi ai-je le respect de ceux qui ne savent pas, de ceux qui cherchent, qui tâtonnent, qui se heurtent. Louis ARAGON Les Lettres Françaises, n° 771, du 30 avril au 6 mai 1959